Karbet - EAC Bòd Lanmè – Sanmdi 18 oktob 2025. 10è bonmaten. « Komin Karbé sé yonn adan pli bel koté ki ni Matinik ». C’est par ces mots laudateurs de l’écrivain Raphaël Confiant que les participants ont planché sur la dikté kréyol 2025 organisée par Martinique-Écologie en partenariat avec la Ville du Carbet (Remerciements). Un texte très inspirant, empli de nuances et d’images évocatrices, qui a tenu en haleine les auditeurs d’un jour au moment même où la commune enterrait Christian Frédal, Carbétien dans l’âme, un homme d’une grande générosité dont la disparition a précipité bon nombre de concitoyens à sa cérémonie funéraire (RIP - Condoléances à la famille).
Si, indéniablement, la Commune du Carbet est un havre de beauté niché entre la Mer des Caraïbes et les majestueux Pitons, elle demeure le berceau d’une civilisation amérindienne aujourd’hui effacée mais dont les échos résonnent encore en nous. Pour autant, les générations qui ont suivi n’ont pas su garder cette symbiose entre l’homme et la nature marquant de leur empreinte dévastatrice les sols agricoles d’où le cri du cœur du co-auteur du livre « Chronique d’un empoisonnement annoncé – le scandale du Chlordécone aux Antilles françaises » : « fok apwann respekté laliwonday ».
Une dikté kréyol captivante par sa richesse sémantique et sa profondeur poétique qui s’inscrit en pleine commémoration du mois du Kréyol dans un contexte particulièrement préoccupant, quelques jours à peine après le retrait du Créole du Concours de l’agrégation par le Ministère de l’éducation nationale. Après la décision du Préfet de saisir les Tribunaux pour faire annuler la délibération de l’Assemblée de Martinique visant à la co-officialisation du Créole, c’est un coup dur porté à notre langue maternelle. Cependant, cette expérience immersive à l’EAC – Bòd lanmè est aussi une réponse concrète à toutes ces manœuvres désespérées et démontre que la meilleure manière de la sauvegarder est de faire sa promotion à travers l’écrit. Par leur participation enthousiaste, les Carbétiens présents ont démontré que le combat pour la valorisation du créole ne relève ni des Tribunaux, ni des Ministères, car c’est avant tout un combat culturel. Fok té fe'y, nou fe'y !
Mèsi anpil.
Lwi Boutrin
PS : Mèsi anchay ba lektris-la, Paulette Marimoutou, ba mèt a manniok, Léandre Marimoutou, ek ba tout lé mapipi ki korijé sé copi-ya, Marie Nestoret, Maryse Kichenin ek Hilario Henry.